Baromètre de l’éducation 2022 : les violences à l’école en Occitanie

A l’occasion de l’édition 2022, le baromètre de l’éducation se concentre sur les violences à l’école. La qualité de vie à l’école est un véritable enjeu en matière d’éducation. Aujourd’hui, elle est largement menacée par ces violences multiformes qui ne cessent de prendre de l’ampleur. L’institut de sondage OpinionWay, qui a réalisé le baromètre de l’éducation auprès d’un échantillon représentatif de 1000 jeunes français âgés de 15 à 20 ans, laisse apparaître des résultats alarmants : 74% des jeunes estiment que l’école est un lieu propice à l’expression des violences et 30% ne se sentent pas en sécurité à l’école.

L’école : un lieu propice aux violences 

Bien que le sujet soit d’actualité et souvent repris dans les médias, les résultats du sondage réalisé sur un échantillon de 210 jeunes dans la région Occitanie sont inquiétants et bouleversants. En effet : 85% des jeunes déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de violence à l’école. 

Ces mêmes jeunes considèrent la violence en milieu scolaire comme multiforme : 

  • Pour 68% des interrogés, la violence est verbale (insultes et moqueries) ;
  • 51% d’entre eux considèrent la violence comme psychologique (harcèlement moral, cyberharcèlement…) ;
  • Enfin, pour 34% des jeunes d’Occitanie, la violence est physique.

Dans les faits, cette violence ambiante laisse des traumatismes pour les 85% des victimes concernées. Parmi elles, 30% déclarent avoir été victimes de harcèlement moral. Pour 19% d’entre elles, il s’agit de violences psychologiques (sexisme, harcèlement sexuel ou violences sexuelles). 13% des victimes déclarent avoir subi des violences physiques. Enfin, 7% d’entre elles nous ont confiées avoir joué à des jeux dangereux.

infographie baromètre de l'éducation 2022
Cette infographie présente les chiffres clés concernant la proportion de jeunes victimes de violences à l’école en Occitanie.

Les réseaux sociaux et les violences à l’école

L’utilisation des réseaux sociaux modifie, de manière directe ou indirecte, la relation des jeunes entre eux ainsi que les relations qu’ils nourrissent avec l’école. Le baromètre de l’éducation met ainsi en exergue l’influence des réseaux sociaux sur la violence en milieu scolaire. Le constat est sans appel : selon les jeunes interrogés, les réseaux sociaux sont un facteur favorisant la violence principalement verbale et psychologique. En effet, 79% d’entre eux déclarent que les réseaux sociaux contribuent à renforcer la violence à l’école. 56% disent avoir vu circuler des photos/vidéos humiliant des jeunes de leur établissement. Le baromètre de l’éducation pose également la question de la responsabilité de chacun. 27% admettent ne pas avoir dénoncé du cyberharcèlement dont ils avaient été témoins.

infographie baromètre de l'éducation 2022
Cette infographie présente les chiffres clés concernant les réseaux sociaux et les jeunes face aux violences à l’école et en ligne.

Les violences à l’école : l’impact pour les victimes

Les violences à l’école ont un impact important sur les victimes et modifient significativement ce qu’elles sont dans leur intégralité. Selon les jeunes interrogés, la violence en milieu scolaire peut avoir de nombreuses conséquences pour eux : 

  • Baisse de confiance en soi ;
  • Baisse de l’estime de soi ; 
  • Décrochage voire phobie scolaire ;
  • Effets néfastes sur la santé physique. 

La parole étant, dans la plupart des cas, difficile à libérer la prise de conscience collective est importante. 

Extrait du baromètre de l'éducation 2022
Cette infographie présente les conséquences des violences à l’école selon les jeunes en Occitanie.

Des violences passées sous silence

Prendre la parole suite à des violences scolaire, ce n’est pas toujours facile. Les jeunes ne sont pas seuls face à ces situations mais n’ont pas les mêmes facilités à en parler. En effet, en Occitanie près d’un jeune sur 5 (16%) ne parle à personne des violences qu’il subit. Le baromètre de l’éducation met en avant qu’en dehors du cercle familial et amical, peu de jeunes se confient aux adultes présents dans leur établissement. Seulement 36% des jeunes déclarent qu’ils en parlent à la direction et 31% à leurs enseignants. Dans leur cercle amical et familial, les jeunes sont plus libérés, 64% d’entre eux déclarent parler des violences qu’ils subissent à l’école à leurs amis et 61% déclarent en parler à leurs parents. 

infographie baromètre de léducation 2022
Cette infographie présente les chiffres clés concernant la libération de la parole des jeunes d’Occitanie face aux violences à l’école.

Les solutions d’Apprentis d’Auteuil 

Afin de les protéger de ces phénomènes de violences, les jeunes et leurs parents recommandent des sanctions plus sévères envers les auteurs. Une grande partie d’entre eux considère qu’ils ne sont pas assez informés ou conscients, au même titre que leurs parents, des problématiques et enjeux qui découlent des violences à l’école. 

Devant ces phénomènes de violences croissants et complexes, les professionnels d’Apprentis d’Auteuil accompagnent au cas par cas les jeunes afin qu’ils puissent trouver leur voie et construire un avenir serein. Il apparaît essentiel de libérer la parole en créant des lieux et des temps propices aux échanges et à l’écoute.  La fondation ne cesse de construire et d’adapter des solutions pour prévenir et lutter contre toutes les formes de violences. 

Pour illustrer cette volonté nous pouvons citer les dispositifs de médiation mis en place depuis 2001. La fondation, innovatrice en la matière, a permis aux professionnels de se former à la co-médiation : « Binôme constitué, à place égale, d’un jeune et d’un adulte et dont le rôle est de désamorcer une relation conflictuelle ou d’intervenir en cas de situation de violence. ». France 3 Occitanie a d’ailleurs mis en lumière à travers un reportage (le reportage commence à 08min14) le dispositif de co-médiation établi récemment au collège Sainte-Claire

Un autre exemple pertinent de prévention et de lutte contre les violences à l’école est la création du mois des réseaux sociaux au collège et internat Saint-Jean qui aura lieu en novembre pour les classes de quatrième et de troisième. 

Deux séances de travail d’une heure et demie seront dispensées :

  • La première séance de travail sera animée avec les forces de l’ordre est traitera du cadre légal, des risques et des conséquences des actes de violences à l’école ;
  • La deuxième séance se concentrera sur les aspects positifs des réseaux sociaux afin d’inciter et d’encourager les jeunes à les voir autrement et notamment comme ressources dans le cadre de leurs études et projets professionnels. 

 

Le sujet des violences à l’école reste un sujet majeur sur lequel un travail constant de prévention et de lutte est nécessaire afin d’assurer un climat scolaire serein aux jeunes et ainsi leur permettre d’évoluer dans les meilleures conditions possibles.