Education Affective Relationnelle et sexuelle des jeunes, une priorité pour la région Sud-Ouest !

Depuis deux ans, la région Sud-Ouest soutient les établissements dans leur engagement envers l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle des jeunes en instaurant une coordination et une organisation dédiées à cette mission.

Tandis que le baromètre de l’éducation Opinionway/Apprentis d’Auteuil, mené cet été, révèle que 60% des jeunes ont été exposés à la pornographie avant l’âge de 15 ans, et que la mise en place de séances d’EARS figure parmi les recommandations récentes de la CIVISE*, le sujet demeure particulièrement actuel. Il convient de rappeler que l’éducation à la sexualité est intégrée au code de l’éducation nationale depuis 2001, avec la circulaire Blanquer soulignant l’obligation pour les établissements de dispenser trois séances annuelles aux élèves du CP à la terminale.

Chez Apprentis d’Auteuil et au sein de l’enseignement catholique, nous privilégions l’expression “Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle” (EARS) plutôt que “Éducation à la sexualité”, car nous considérons que la dimension relationnelle est essentielle. La Relation occupe une place centrale dans notre projet éducatif, et nous croyons que l’apprentissage de l’ouverture à autrui et du respect mutuel constitue le socle du vivre-ensemble, que ce soit dans les relations amicales, affectives ou sexuelles.

Les conclusions du Baromètre de l’éducation 2023 sur la vie affective et sexuelle des jeunes de 16 à 20 ans confirment la nécessité d’un accompagnement. Les résultats révèlent que, en moyenne, ces jeunes ont bénéficié de seulement 3,2 séances d’éducation sexuelle tout au long de leur parcours scolaire, alors que le code de l’Éducation Nationale préconise 36 séances entre le CP et la terminale.

Autre point important à noter : lorsque les jeunes sont interrogés sur leurs attentes vis-à-vis de ces séances, ils expriment leurs regrets quant à la focalisation sur des sujets tels que la santé sexuelle, la contraception, la puberté et l’anatomie. Ils préféreraient aborder des thèmes tels que le respect entre les sexes, le consentement, et l’impact des réseaux sociaux sur l’intimité. En d’autres termes, ils souhaitent davantage d’échanges et de discussions plutôt qu’une simple transmission d’informations. Il semble ainsi que l’élément relationnel de l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EARS) réponde davantage à leurs besoins.

Le point en région Sud-Ouest

En 2020, la région a pris l’initiative de démarrer une mission d’écoute auprès des établissements dans le but d’identifier leurs besoins et attentes, afin de les soutenir au mieux dans la concrétisation de leur projet éducatif.

La prévention de la violence est vite apparue comme le sujet majeur à prendre en considération, avec 3 priorités d’actions :

  • la médiation,
  • l’EARS,
  • l’accompagnement à l’utilisation de l’observatoire des incidents.

Début 2021, une équipe “projet éducatif” rattachée à la mission qualité s’est structurée autour de ces 3 sujets avec pour mission de :

  • structurer la réflexion et les actions,
  • former et accompagner les équipes,
  • exercer une veille,
  • développer des partenariats sur tous les établissements de la petite enfance à l’insertion.

Deux ans après, où en sommes-nous ?

Sur le plan de la structuration, aujourd’hui chaque établissement de la région dispose d’un ou plusieurs référents formés ou en cours de formation (plus d’une vingtaine sont d’ores et déjà formés). Ce sont de véritables personnes ressources au sein de l’établissement que ce soit auprès de leurs collègues, des jeunes ou des familles.

Un plan de formation des directeurs et cadres d’établissement a également été mis en place pour sensibiliser et mobiliser les managers sur ce sujet. 46 personnes ont été formées à ce jour sur une soixantaine de personnes identifiées.

Pour maintenir un accompagnement des équipes de terrain, 2 groupes de travail se réunissent 3 fois par an :

  • une communauté de pratique et de savoir avec les référents pour échanger sur les bonnes pratiques et les difficultés,
  • un groupe de directeurs qui se retrouve pour échanger sur des sujets sensibles ou éthiques qui traversent la vie des établissements comme le genre et la transidentité, la pornographie, la prostitution, …

Enfin, des partenariats ont été mis en place avec plusieurs associations comme Comitys, Avras, Couples et familles, …

“ Au cours de ces 2 années de travaux sur l’EARS, nous avons cherché à offrir des espaces de parole et de régulation, à donner une information juste et respectueuse à chaque jeune. Au-delà des aspects physiologiques, ou sanitaires, nous souhaitons protéger les jeunes et les amener à réfléchir, et ce, dès le plus jeune âge, sur le rapport à l’autre, sur les conditions d’une relation affective harmonieuse, sur la confiance, la fidélité, l’amour et l’amitié, … Les questions que nous posent les jeunes dès lors qu’on les interroge sur ce sujet nous montrent qu’il est urgent d’agir, il ne s’agit pas d’être tiède sur la question” – Marie Claude Vié – Chargée de mission équipe appui projet DACQ

 Une dynamique enclenchée dans le Sud-Ouest

Les établissements se sont (re)mobilisés autour de la question de l’EARS en organisant plusieurs types d’événements comme par exemple :

Et cette liste n’est pas exhaustive.

Mettre en visibilité l’EARS dans le cadre de notre plaidoyer

  • Conférence sur les droits de l’enfant à Bordeaux

5042 114

En novembre, a eu lieu la troisième édition de la conférence sur les droits de l’enfant. Organisée par Apprentis d’Auteuil en collaboration avec le Barreau de Bordeaux, le Conseil Départemental de la Gironde et le Défenseur des droits, la conférence s’est focalisée sur le droit à l’éducation, en mettant particulièrement l’accent sur l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. À cette occasion, Sarah, une élève en 3ème de Saint-Joseph, Maître Alric Métral, avocat au Barreau de Bordeaux et Président du CRIC**, ainsi que Bruno Galy et Marie-Claude Vié, ont échangé sur l’importance de la qualité des relations dans la vie amicale, affective et sexuelle des jeunes. Cet échange a eu lieu devant un public composé de travailleurs sociaux, de mécènes, d’élus et d’étudiants.

*CIVISE : Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants 

** CRIC : Centre de Recherche d’Information et de Consultation sur les droits de l’enfant. Il i rassemble les avocats du Barreau de Bordeaux qui défendent les mineurs